Le Projet « Complexe Conkouati-Dimonika » s’inscrit dans la prise de conscience globale de l’importance de la restauration des paysages forestiers, qui s’est accrue grâce à plusieurs processus internationaux. Les Parties à la Convention sur la diversité biologique (CDB) ont adopté en 2010 les Objectifs d’Aichi pour la biodiversité – L’objectif 15, parmi les 10 que ce projet contribuera à réaliser, appelle les pays à remettre en état au moins 15 % de leurs écosystèmes dégradés d’ici à 2020.
À la vingt et unième session du Comité des forêts, en septembre 2012, il avait été recommandé à chaque État Membre de renforcer ses capacités en matière de planification intersectorielle, de développement institutionnel, d’application d’approches intégrées et de Partenariat sur la gestion des écosystèmes forestiers.
En réponse à ces défis et à ces recommandations, les États qui ont la forêt du Mayombe en partage ont déployé des efforts avec la création, l’aménagement et la gestion d’une aire protégée transfrontalière pour la conservation de la biodiversité. Cette volonté de collaboration a été affirmée dans l’ « Entente de Cabinda » de juillet 2009, signée en Angola entre l’Angola, la République Démocratique du Congo et la République du Congo. Elle s’est matérialisée par la création de l’initiative transfrontalière du Mayombe (ITM) développée dans le cadre du Plan de Convergence 2015-2025 pour la gestion durable des écosystèmes forestiers d’Afrique centrale, adopté en 2015 par le Conseil des ministres des forêts d’Afrique Centrale.
Plus spécifiquement, le projet s’inscrit dans l’axe d’intervention n° 3 « Conservation et utilisation durable de la biodiversité » et s’intègre dans les politiques clés et les priorités nationales au Congo, y compris : le Document de stratégie pour la croissance, l’emploi et la réduction de la pauvreté (DSCERP 2012-2016) ; le Plan d’Action pour le renouveau économique et social (PARESO); le Plan d’Action National pour l’environnement; le Plan d’Action forestier National; le Programme sectoriel forestier et l’environnement; et le Plan de maitrise du développement Rural.
Pour cela, le Congo a érigé 13 % de son territoire, soit environ 3.991.418 ha (Rapport ACFAP, 2016), en aires protégées (AP), au nombre de 16 à ce jour, parmi lesquels des parcs nationaux, des réserves naturelles, des réserves de faune, des réserves communautaires dont les sanctuaires et les domaines d’intérêt cynégétique. Il sied de signaler que cette proportion du territoire national congolais, dédiée à la conservation durable de la biodiversité, est l’une des plus élevées en Afrique subsaharienne.
Les paysages de la zone du projet, situés dans la partie sud – ouest du pays, sont repartis en cinq AP (cf. carte ci-contre) :
- le Parc national de Conkouati-Douli (504.950 ha), classé site Ramsar, situé sur la côte Atlantique, près du parc national de Mayumba au Gabon ;
- la Réserve de la biosphère de Dimonika (136.000 ha), située dans le district de Mvouti ;
- la réserve naturelle de Tchimpounga (55.526 ha), située entre Hinda et Madingo-Kayes ;
- le Couloir naturel de Mboubissi-Mbamba ;
- le Couloir naturel de l’UFE Ntombo (93.000 ha).